Thomas Ruttmann, Directeur Général de Wintershall Dea Algérie à propos de la réduction de l’empreinte carbone : «Nous travaillons avec Sonatrach sur trois priorités en Algérie»
"Wintershall Dea Algérie négocie l'introduction de la méthanation dans les champs de production de gaz et de pétrole"

Le premier responsable de Wintershall Dea Algérie, rencontré en marge du NAPEC 2023, aborde les activités de sa compagnie en Algérie, les discussions de son entreprise avec Sonatrach en vue de l’introduction de solutions permettant la réduction des émissions de CO2 ainsi que les perspectives de développement de Wintershall Dea dans notre pays.
De notre envoyé spécial au NAPEC: Khaled Remouche
Algerie Invest : Quelles sont les activités de Wintershall Dea dans le domaine du pétrole et du gaz ?
M. Thomas Ruttmann : Wintershall Dea a comme principales activités l’exploration et la production de gaz et de pétrole dans onze pays. L’Allemagne, la Hollande, la Grande Bretagne, la Norvège, le Danemark, l’Algérie, la Lybie, les Emirats Arabes Unies, l’Egypte, l’Argentine et le Mexique. En Algérie, nous voudrions développer nos activités de production de gaz globalement. Wintershall Dea est présent dans le champ de gaz de Reggane nord exploité en association avec Sonatrach et Repsol. Nous voudrions contribuer à introduire des solutions bas-carbone en Algérie, des solutions dans le domaine de la transition énergétique. A cet égard, nous avons signé l’année dernière un mémorandum d’entente (MOU) avec Sonatrach. Notre entente avec Sonatrach couvrait les énergies classiques : l’exploration et la production de gaz. Avec le MOU, on a étendu notre coopération à des domaines scientifiques. Cet accord préliminaire porte sur plusieurs sujets. Par exemple, nous sommes en discussions avec Sonatrach pour introduire la méthanation dans les champs de production de gaz et de pétrole.
Qu’est- ce que vous entendez par méthanation?
C’est une solution qui permet de convertir le CO2 en gaz synthétique. Nous sommes en train d’étudier avec Sonatrach sa faisabilité. A l’issue des études. C’est une décision que prendra le groupement Reggane Nord. L’avantage de la méthanation est qu’elle résout les problèmes de carbonisation. Elle relève les défis de la dé carbonisation. Elle a pour but de limiter les émissions du CO2 associé au gaz. C’est pourquoi nous allons introduire la méthanation dans le champ de Reggane nord exploité par le groupement Wintershall Dea-Sonatrach-Repsol si les résultats des études sont encourageants. Ce n’est pas une nouvelle technologie. Mais le process est nouveau. L’application de cette technologie est une nouveauté. Cette technologie est utilisée dans un projet pilote au Chili. C’est une solution expérimentée au Chili par les sociétés Siemens et MAN. Nous pensons également à introduire en Algérie les techniques de séquestration de CO2 dans les champs particulièrement de gaz.
Qu’en est-il du développement du gisement de gaz de Reggane nord situé au sud-ouest du pays ?
Nous continuons à développer le champ de gaz, à effectuer des forages de puits. Nous continuons cette campagne avec le forage de deux puits. Notre objectif avec nos partenaires Sonatrach et Repsol est de maintenir la production de gaz, d’étendre la phase plateau.
Quel est le signal donné à travers votre acquisition d’une part dans le champ de Reggane nord et qui consolide vos intérêts dans ce champ ?
Le signal est que nous voulons nous développer en Algérie dans le domaine de l’exploration et la production de gaz et de pétrole. Nous voulons rester en Algérie pour une longue durée. Nous voulons nous développer en Algérie dans trois domaines. En premier lieu, dans la chaine de valeur pétrole et gaz : l’exploration et la production d’hydrocarbures. En second lieu, à travers l’acquisition de parts de compagnies étrangères qui veulent céder leurs parts. En troisième lieu, nous comptons nous développer en Algérie à travers la transition énergétique.
Quels sont les champs ou les bassins qui intéressent Wintershall Dea en Algérie ?
Nous sommes intéressés par des projets de développement de gisements en Algérie et aussi par de l’exploration. Nos priorité sont les projets de développement de gisements de gaz. Mais nous n’excluons pas des projets de développement de gisements de pétrole.
Quel est le contenu de vos discussions avec Sonatrach en vue du développement de votre compagnie ?
Le dialogue est ouvert avec Sonatrach, laquelle est en discussions avec beaucoup de compagnies étrangères dont Wintershall Dea. Une partie de ce dialogue avec Sonatrach porte sur d’actifs particulièrement gaziers qui pourraient être négociés par Sonatrach.
Etes- vous favorable à des discussions directes avec Sonatrach pour signer des contrats ou à des soumissions dans le cadre d’appel d’offres en matière d’exploration et de développement de gisements ?
Wintershall Dea est clairement intéressée par l’acquisition de parts dans les champs de gaz en production ou en développement en Algérie. Nous sommes favorables à toute forme de partenariat selon l´une ou l´autre des deux formules; négociation directe avec Sonatrach et participation aux appels d´offres.
Quelle est la production d’hydrocarbures et le niveau des réserves de Wintershall Dea dans le monde ?
Wintershall produit plus de 300.000 barils équivalent pétrole (BEP) par jour et 1 milliard 400 millions de barils équivalent pétrole (BEP) de réserves récupérables.
Votre dernier mot
L’Algérie est un pays qui se focalise sur la transition énergétique et veut jouer un grand rôle dans ce domaine ; Wintershall Dea veut accompagner l’Algérie dans cette transition énergétique.
K.R.