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Otimisation des coûts  logistiques en Algérie: «La réalisation du port centre permettra de booster la logistique nationale»

A l’issue de ce forum d’experts et de responsables d’entreprises du domaine , des recommandations vont être adressées au pouvoirs publics , notamment l’adoption d’une stratégie nationale en matière de logistique.

Par Khaled Remouche

Il reste beaucoup à faire pour améliorer la performance de la logistique en Algérie. C’est ce qui ressort de la rencontre organisée par le World Trade Center (WTC) Algérie sur l’optimisation des coûts logistiques. Le premier intervenant dans ce forum de professionnels du domaine du transport a été le président de l’association professionnelle des agents maritimes algériens, Mouloud Belaid, dont la communication a été centrée sur la logistique de production. La réduction des coûts logistiques commence par le producteur appelé à exporter ses produits, a-t-il relevé. À cet égard, optimiser les coûts logistiques revient pour le producteur à bien choisir d’abord le site de production. Réaliser une cimenterie, par exemple, à 400 kilomètres, 600 kilomètres ou 800 kilomètres des ports revient à accroître les coûts logistiques que doit supporter l’exportateur de ciment. Cette intervention, en somme, se résume à présenter les postes de dépenses logistiques et les méthodes pour maîtriser ou réduire les coûts logistiques.

Il s’agit en particulier des coûts d’acheminement de la matière première, des coûts de stockage, des coûts d’emballage, des coûts de transport, et des coûts de l’assurance. Concernant les actions pour réduire ces coûts, le producteur-exportateur doit privilégier les fournisseurs locaux s’ils répondent à ses besoins, ce qui permet de réduire les coûts logistiques. Il doit cerner les dangers comme les surestaries au niveau des ports. Il doit également connaître l’offre de transport et veiller à la mutualisation du transport. Il doit opérer un choix judicieux du port de chargement/déchargement et vérifier l’infrastructure portuaire la plus adaptée à ses produits. Il s’agit également d’optimiser le coût du fret maritime en maîtrisant les incoterms et d’optimiser l’itinéraire de la marchandise exportée. Le président du syndicat des employeurs des transports et de la logistique Translog, Abdallah Seriai, a observé, lui, dans sa communication, que le volume de marchandises exportées est appelé à augmenter : 2 millions de tonnes de produits sidérurgiques par an, des quantités beaucoup plus importantes de clinker. Ce qui est positif. Il a ajouté que des difficultés restent à surmonter, comme le problème de groupage des marchandises, c’est-à-dire la capacité à remplir un conteneur. Il a souligné que l’empotage des conteneurs, le saisissage et le calage des marchandises sur les navires sont des métiers que nous avons perdus, d’où la nécessité de former dans ces métiers. Il a soulevé la question de l’affrètement des navires qui n’est pas toujours autorisé en Algérie. Cette mesure, soutenue par le CREA, fait partie des 30 recommandations de ce patronat pour atteindre l’objectif d’exportation de 30 milliards de dollars à l’horizon 2030, a-t-il ajouté.

Quant à Samir Boumati, le directeur général de DP World Djazair, il a relevé d’emblée que l’infrastructure portuaire en Algérie n’est pas adaptée. Il a indiqué que son entreprise traite 1 700 000 EVP ou de volumes conteneurisés contre 1 300 000 EVP l’année précédente. L’export représente 3 %. La croissance de son activité est de 30 % par rapport à l’année dernière. Il a indiqué que, dans l’indice de compétitivité, le port d’Alger n’est pas bien coté. Pour être compétitif et performant, ce qui est le plus important, c’est l’intelligence, le savoir-faire du management, a observé Samir Boumati. En second lieu, viennent les équipements technologiques. Il a ajouté qu’à l’international, tout est tracé. Grâce à un moteur de recherche, on peut connaître l’emplacement de n’importe quel conteneur dans le monde. Au port d’Alger, il y a des difficultés de traçabilité.

« La réorganisation des ports devra être revue complètement »

Alors qu’il est facile d’assurer cette traçabilité. À l’issue de cette rencontre, le président de Translog a présenté les principales conclusions tirées de ce forum à adresser aux pouvoirs publics. À très court terme, les experts et responsables d’entreprises présents appellent à l’harmonisation en urgence des plateformes numériques de la communauté portuaire et des douanes. En second lieu, « la réorganisation des ports devra être revue complètement », a souligné le premier responsable de Translog.

Avec l’organisation actuelle des ports, on ne peut pas avancer dans le chantier de réduction des coûts logistiques, a ajouté Abdallah Seriai. Ils suggèrent également, comme recommandation très importante, la réalisation du port centre. Il permettra, a-t-il souligné, de booster la logistique nationale. Ils préconisent également la création de centres de formation en logistique. Il faudrait également disposer de la convention TIR, qui permet d’aller vers le Sahel (exporter vers ces pays). « Une marchandise qui vient d’Allemagne ou d’Italie ne peut traverser l’Algérie pour aller en Mauritanie ou au Mali », a expliqué le président de Translog. Il s’agit donc de relancer cette convention qui permet le transport de marchandises entre pays. Dernière importante recommandation : l’adoption d’une stratégie nationale en matière de logistique. « Une étude de ce type a été réalisée par la Banque mondiale en 2020-2021, mais elle n’a pas été vulgarisée », a ajouté le président de Translog.

 

K.R  

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