Une application créée par Maya Ammouche: IZYA, le game changer de la beauté et du bien être

Mme Maya Ammouche est une ancienne de l’équipe Yassir. Elle a participé au lancement de la startup. Depuis, elle n’arrête pas de travailler, avec d’autres ingénieurs du même domaine, sur d’autres solutions digitales dans des secteurs divers, entre autres, la santé. Aussi, comme elle se définit elle-même, elle est startup builder, elle aide à la création de startups à travers notamment sa mise en place de l’accélérateur Sprint hub.
Aujourd’hui, la jeune cheffe d’entreprise nous annonce le lancement de son application IZYA, dédiée à la santé et au bien-être. C’est sa création à elle, à 100%. Cette application est la première du genre dans toute l’Afrique du Nord.
Le 15 février prochain, à l’occasion du Salon Cosmetica Algeria, à la Safex (Alger), Maya présentera IZYA et son utilisation. Elle parlera aussi et surtout de la numérisation du secteur de la beauté et du bien-être.
Mme Ammouche se félicite du fait que le nombre des femmes ingénieurs en Algérie ait passé de 35% en 2005 à 48,5% en 2020, notre pays se positionnant ainsi premier au monde dans ce domaine. «Je suis honorée d’en faire partie» nous dit Maya.
Au Salon Cosmetica, il est aussi question de parler du bien-être au travail et de la nécessité de se ménager. Du burn-out, des dépressions saisonnières, du stress et du surmenage, les dernières statistiques de l’OMS ayant montré que 15% des adultes en âge de travailler souffrent d’un trouble mental.
Entretien réalisé par : Hakima Laouli
Algerieinvest : Vous êtes co-fondatrice de l’accélérateur privé Sprint hub et directrice marketing à Cleverzone. Récemment, vous avez lancé IZYA, première application dans le domaine de la beauté, santé et bien-être. Pourriez-vous nous présenter l’application et son utilisation ?
Mme Maya Ammouche : Effectivement, je suis co-fondatrice de l’accélérateur sprint hub et j’étais directrice marketing du business développement de Cleverzone où j’ai pris plaisir à collaborer sur des projets dans des secteurs dits stratégiques comme «Docta», la plate-forme de E santé ou la solution «Queekly» qui s’inscrit dans une démarche d’E-gouvernance, solution dédiée aux collectivités et au secteur bancaire.
J’ai également fait partie du magnifique projet Yassir durant deux années.
Aujourd’hui, j’aborde un nouveau virage dans ma carrière, en lançant un projet qui est déjà plus en adéquation avec mon statut de femme, mais également avec mes valeurs sociales en général et sociétales en particulier.
IZYA est la première application en Nord-Afrique, dédiée au domaine de la beauté, de la santé et du bien-être. Nous proposons une solution SAAS qui permet aux établissements de mieux gérer leurs activités, tout en facilitant la prise de rendez-vous à leurs clients et en leur faisant bénéficier d’un panel d’avantages autant qualitatifs que quantitatifs. Ces derniers vont jouir d’un référentiel des meilleurs plans en termes de rapport qualité/prix pour l’ensemble des prestations.
Nous proposons également des soins de beauté et de bien-être à domicile 7 /7 jour. Grâce à IZYA, vous pouvez vous permettre le luxe de recevoir des soins de bien-être chez vous, en toute tranquillité et en toute sécurité.
Le 15 février prochain, vous serez présente au Salon Cosmetica Algeria, à la Safex (Alger). Vous donnerez une conférence sur les enjeux de la Beauty Technology. C’est une première en Algérie !
Nous sommes le partenaire technologique officiel de cette première édition du «Cosmetica-Algerie», un Salon où seront présents tous les players du monde de la beauté. Nous prévoyons de présenter, dans un premier temps, notre solution IZYA. Nous expliquerons pourquoi nous avons pensé à numériser le secteur de la beauté et du bien-être ? Nous exposerons quelques chiffres importants, tout en sensibilisant sur les risques de consommation abusive de certains produits et services. IZYA compte se positionner comme étant un facilitateur et un régulateur, tout en veillant à garantir de la qualité à ses clients.
Nous aborderons, dans un second temps, des thématiques vitales qui sont souvent mal prises en charge aujourd’hui, en Algérie et dans beaucoup de pays du monde, voire même inexistantes :
Il s’agit des soins de beauté et de bien-être pour les personnes en rémission de cancer et souffrant de maladies qui portent atteinte au physique (déformation), impactant aussi leur psychisme. Il faut savoir qu’en Algérie, nous recensons, chaque année, plus de 60 000 cancers chez les deux sexes, dont 60 % chez les femmes.
Ces personnes ont justement besoin d’une infrastructure et d’un modèle de bien-être qui puisse les accompagner à travers leur convalescence. C’est dans ce sens que chez IZYA, nous nous sommes entourés de professionnels de la santé et du bien-être, à savoir, des médecins esthétiques, des psychologues thérapeutes, des nutritionnistes et des caoch sportifs engagés, dévoués et volontaires pour que nous puissions aider, de la meilleure façon qui soit, ces malades à soulager leur charge mentale et adoucir leur quotidien.
Nous parlerons également de la médecine du travail, du burn-out, des dépressions saisonnières, du stress, du surmenage et des maladies cardio-vasculaires qui en résultent. L’OMS estime que 15% des adultes en âge de travailler souffrent d’un trouble mental.
A l’échelle mondiale, les derniers rapports indiquent que la dépression et l’anxiété font perdre, chaque année, 12 milliards de jours de travail. Ce qui représente une perte de productivité de 12 milliards de dollars par an.
C’est pour cela que protéger et promouvoir la santé mentale au travail est primordiale et cela passe forcément par un programme de bien-être.
Nous ferons de la prévention et aborderons le bien-être en milieu professionnel et la façon dont nous pourrions introduire le hapiness management en entreprise afin d’être dans une démarche RSE concrète et complète.
Depuis la pandémie de la Covid, l’homme et la femme ont pris conscience de la valeur de la vie et de l’importance de se ménager. Beaucoup de multinationales sont en train de revoir leur modèle de travail. Nous assistons à l’apparition d’organisations mixant le travail en remote et en présentiel.
Quel est votre business model?
Les établissements souscrivent à un abonnement annuel. Quant aux prestataires beauté à domicile, ils sont soumis à un système de prélèvement en pourcentage sur les prestations effectuées, comme les vtc , » système d’uberisation ».
Vous vous définissez comme startup builder. Comment appréciez-vous l’évolution des startups dans notre pays ? Avancent-elles au rythme souhaité ?
Globalement, nous assistons à un rush technologique en Algérie. Il est clair qu’une nouvelle dynamique est en train de se mettre en place. J’apprécie particulièrement l’audace de cette nouvelle génération assoiffée d’entrepreneuriat même si ce n’est pas facile tous les jours.
Il faut souligner aussi que le gouvernement a mis en place tous les dispositifs et les mécanismes nécessaires afin de faciliter la création de la startup, donner accès aux financements et mettre en place l’accompagnement nécessaire.
Comme vous le savez, la startup est une entreprise qui commence petite. Elle vient répondre à un besoin. Sa croissance est souvent tributaire d’un marché demandeur, à travers la présence d’infrastructures et d’une économie stable. Sans doute, il faudra du temps pour que la machine soit huilée.
Qu’en est-il des métiers de la Tech, votre spécialité, de façon générale ?
Avant d’être mon métier, la technologie est avant tout une passion. J’aime tester de nouvelles tendances, créer. Je suis en recherche continue du nouveau et du renouveau. Il y a tellement de choses à bâtir en Algérie.
Je suis issue d’une formation technique, je baigne toujours dans les codes à travers mon équipe d’ingénieurs. J’essaie de suivre de près ce qui s’y fait. Bien que mes prérogatives soient plus larges, j’apprécie travailler particulièrement sur le développement du produit. Je suis la Product owner de mon application. Au-delà du management, mon rôle consiste à faire en sorte que l’application soit compréhensible et très facile à utiliser.
Souvent, nous cherchons à constituer des solutions complexes surchargées de fonctionnalités mais finalement, l’idéal est de juste répondre à un besoin à travers une réponse simple, fluide et logique pour le commun des utilisateurs.
Que dites-vous de la place de la femme dans les nouvelles orientations économiques du pays ?
Je ne peux parler d’orientations économiques mais je peux avancer des chiffres sur les femme dans la technologie. Selon le rapport intitulé «la course contre la montre pour un développement plus intelligent», le nombre de femmes ingénieurs en Algérie est passé de 35% en 2005 à 48,5% en 2020, se positionnant à la première place au monde.
Je suis honorée d’en faire partie. Je considère que la femme algérienne est l’une des plus fortes et plus résilientes au monde. Je terminerai avec cette citation de Marie-Curie qui dit : «la vie n’est facile pour aucun de nous. Mais quoi, il faut avoir de la persévérance, et surtout de la confiance en soi, il faut croire que l’on est doué pour quelque chose, et que cette chose, il faut l’atteindre coûte que coûte».
H. L.
Un commentaire