L’exploitation du lithium en Algérie est prévue dans le plan de développement de la Sonarem
Confirmation du potentiel algérien en terres rares
L’Algérie met le cap, d’ici à l’horizon 2030, sur l’exploitation de ses ressources minières. Elle cible particulièrement le minerai de fer, le phosphate, le plomb et le zinc.
Evolution de la Gouvernance des Entreprises Minières
Le groupe Manal n’est plus à la tête des entreprises minières du pays. Désormais dénommé groupe Sonarem, il a repris cette appellation depuis 2023. « Sonarem groupe a repris sa dénomination à la tête des entreprises du secteur à partir de 2023 », indique M. Benziane, Directeur exploitation au sein de ce groupement d’entreprises. Sonarem regroupe plusieurs entreprises, notamment Somifer, Somiphos, Feraal, Enamarbre, ENG, Enasel, Enor et Agenor.
Plan de Développement et Exploitation du Lithium
Dans son plan de développement qui s’étend jusqu’en 2030, Sonarem prévoit l’exploitation du lithium, une composante des terres rares. L’Algérie possède un fort potentiel en terres rares qu’il convient de confirmer. L’ORGM, une entreprise du groupe Sonarem, inclut dans ses 26 projets de recherche le lithium, le soufre et le cuivre. Une fois la ressource en lithium confirmée, il s’agira de développer les mines de lithium, probablement en partenariat. Le lithium est présent notamment dans des gisements situés dans le Hoggar et à Ouargla. Il est utilisé dans la fabrication des batteries pour téléphones portables et voitures électriques, ainsi que pour le stockage de l’énergie solaire.
Défis et Développement du Projet Gara Djebilet
Concernant le méga projet de développement des gisements de Gara Djebilet, les défis résident dans la teneur en phosphore du minerai de fer et sa teneur en fer, observe M. Benziane. Le premier obstacle est la nécessité de réduire la teneur en phosphore du minerai, la ramenant de 0,8 % à 0,1 % pour le rendre transformable. Des bureaux d’étude, en partenariat avec le consortium chinois CMH, travaillent sur ce dossier. L’autre difficulté est l’enrichissement du minerai, passant d’une teneur de 52 % à 62 % pour une utilisation par les sidérurgistes. Tosyali Algérie a lancé les travaux à Béchar pour une usine d’enrichissement d’une capacité d’un million de tonnes par an. La Sonarem compte également recourir au bouletage, mélange d’argile et de bentonite, pour obtenir un minerai enrichi transformable en acier.
Les réserves des gisements de Gara Djebilet sont estimées à 3 milliards de tonnes, dont 70 à 80 % sont exploitables. La production actuelle est de 200 000 tonnes par an, et devrait atteindre 2 millions de tonnes à court terme, avec une production prévue entre 40 et 50 millions de tonnes par an en 2028-2029.
Développement des Gisements de Phosphate et de Plomb/Zinc
Pour le méga projet de développement des gisements de phosphate de Tébessa, son importance réside dans sa contribution à la sécurité alimentaire du pays. Les engrais phosphatés produits seront notamment utilisés dans la culture des céréales. En 2027, ces gisements produiront 10 millions de tonnes par an de phosphate, dont 2 millions seront exportées et 8 millions transformées. Ces gisements couvriront la totalité des besoins du pays, l’Algérie possédant parmi les plus grandes réserves de phosphate au monde.
Quant au développement du gisement de plomb et de zinc d’Oued Amizour, il s’agit de la troisième réserve mondiale de plomb. La production de zinc concentré de cette mine est estimée à 130 000 tonnes par an, ce qui pourrait rapporter à la Sonarem 700 dollars par tonne de zinc concentré. La mise en service de cette mine est prévue pour 2027.
K.R.




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