Levée de l’interdiction sur les importations espagnoles, nouvelles restrictions pour les échanges commerciaux avec la France

La Banque d’Algérie vient de lever l’interdiction d’importation de produits espagnols, imposée depuis 2022 en raison de tensions politiques avec l’Espagne. Cette reprise des échanges bilatéraux, attendue avec impatience par les opérateurs économiques algériens et espagnols, devrait soulager les entreprises pénalisées par la suspension.
En parallèle, les restrictions sur les importations françaises se durcissent : à compter du 5 novembre, la domiciliation bancaire des échanges commerciaux avec la France searit suspendue, affectant durablement les relations commerciales entre les deux pays, en dehors des hydrocarbures.
Par Khaled Remouche
Dans une note, la Banque d’Algérie vient d’autoriser l’importation de produits espagnols interdite depuis plusieurs mois suite au litige politique entre l’Algérie et l’Espagne. La Direction générale des changes de la banque centrale a transmis une note aux banques commerciales pour les informer de cette libération des échanges commerciaux bilatéraux : «les banques intermédiaires agrées voudront bien noter que les opérations de domiciliation bancaire des opérations du commerce extérieur de et vers l’Espagne doivent être traitées conformément à la réglementation en vigueur», peut-on lire dans le document.
Ce retour à la normale était fort attendu par les opérateurs algériens et espagnols concernés. La rupture avait pénalisé fournisseurs et clients. Les uns perdant des marchés, les autres ont dû chercher d’autres fournisseurs et payer plus chers leurs matières premières, demi produits et équipement traditionnellement fournis par l’Espagne. Ce dernier pays offre l’opportunité d’éviter les produits chinois en raison d’un cout de fret moins élevé et un temps d’approvisionnent réduit. Le conflit en mer rouge rend, en effet, les couts de fret plus élevés et le temps d’approvisionnement plus long.
A rappeler qu’avant cette note, seules les importations de poussins et de viande espagnole étaient autorisées. Plusieurs opérateurs des deux rives de la Méditerranée attendaient cette mesure qui devrait relancer leurs projets d’investissement en Algérie notamment dans le domaine des équipements agricoles et des énergies renouvelables.
l’ABEF aurait notifié aux banques commerciales l’interdiction d’importation et d’exportation de produits et vers la France à partir du 5 novembre 2024
Rien ne semble par contre favoriser le développement des échanges commerciaux entre l’Algérie et la France grippés par le désaccord politique entre les deux pays concernant le Sahara Occidental. Une conjoncture qui bénéficie entre autres à la Chine et l’Italie qui voient s’accroitre leurs exportations de marchandises vers l’Algérie.
Cette situation pourrait être aggravée par une décision qui aurait été prise par l’Algérie qui se résume carrément à une rupture des échanges commerciaux entre les deux pays à partir de ce 5 novembre. Selon plusieurs sources, l’ABEF (l’Association Professionnelles des Banques et des Etablissements Financiers) aurait interdit aux banques commerciales de domicilier les opérations d’importation de France et d’exportation de produits algériens vers l’Hexagone. D’après nos sources, les banques auraient reçu des instructions de suspendre le traitement des domiciliations bancaires liées à la France, qu’il s’agisse d’opérations en provenance ou à destination de ce pays, et ce à compter du 5 novembre 2024. Cette mesure concerne également les opérations d’exportation. Toutefois, les transactions pour lesquelles l’embarquement des marchandises a eu lieu avant le 4 novembre 2024 pourraient encore être domiciliées. Par ailleurs, les factures de biens déjà domiciliés ne feront l’objet d’aucun blocage. Sur la base du connaissement, les opérateurs dans ce cas peuvent prouver que l’opération d’importation a été effectuée avant la date de mise en vigueur de cette nouvelle mesure, explique un banquier.
Comme pour l’Espagne, il s’agit notons-le du commerce bilatéral hors hydrocarbures. Ce blocage des échanges s’il venait à être confirmé pénalise de nombreux opérateurs, notamment ceux qui ont bâti de relations fortes, empreintes de confiance avec leurs fournisseurs ou leurs partenaires français .
K.R.
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