Le FMI appelle à un changement de cap économique mondial : Une stratégie en trois volets pour renforcer la résilience

Le Fonds monétaire international (FMI), dans ses perspectives économiques mondiales d’octobre 2024, a mis en avant une nécessité impérieuse de changement de cap sur trois volets essentiels. Bien que la baisse de l’inflation soit encourageante, les incertitudes persistantes, et les menaces économiques continuent de se multiplier, notamment les tensions géopolitiques et les risques liés aux politiques industrielles restrictives. Le FMI appelle donc à un ajustement coordonné des politiques monétaires, budgétaires et de croissance pour stabiliser l’économie mondiale et promouvoir une croissance durable.
L’inflation en déclin : une victoire tempérée par des risques mondiaux
La bonne nouvelle est que la lutte mondiale contre l’inflation semble en grande partie réussie. Après avoir atteint un pic de 9,4 % en 2022, l’inflation mondiale devrait chuter à 3,5 % d’ici fin 2025. Dans la plupart des économies, l’inflation s’approche des cibles des banques centrales, permettant un retour progressif à une politique monétaire plus souple. Cependant, malgré cette baisse, l’inflation des services reste préoccupante, surtout dans les économies émergentes, où certaines pressions sur les prix réapparaissent.
Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, souligne que cette baisse de l’inflation a été possible grâce à un ensemble unique de chocs économiques, notamment des perturbations massives de l’offre, suivies de hausses des prix des matières premières liées à la guerre en Ukraine. Alors que les perturbations s’atténuent, une politique monétaire prudente a également permis de freiner la demande, contribuant ainsi à maintenir des anticipations d’inflation stables.
Trois virages stratégiques pour une croissance économique durable
Politique monétaire : vers un assouplissement progressif
Avec le recul de l’inflation, les banques centrales, principalement dans les pays avancés, ont commencé à réduire leurs taux directeurs. Cet assouplissement vise à soutenir l’activité économique sans risquer un retour de l’inflation. Cette orientation plus accommodante pourrait bénéficier aux pays émergents, dont les monnaies s’apprécient face au dollar, allégeant ainsi les pressions inflationnistes importées. Cependant, le FMI prévient que la vigilance reste de mise, notamment pour les services, secteur où l’inflation reste élevée.
Politique budgétaire : stabilisateur de la dette pour préserver la résilience financière
Le FMI exhorte également à un retour à une discipline budgétaire dans les pays dont la dette a explosé au cours de la pandémie. Alors que les taux d’intérêt réels à long terme restent élevés, il devient impératif pour ces pays de reconstituer leurs marges de manœuvre budgétaires. Les plans actuels aux États-Unis et en Chine ne stabilisent pas la dette publique, ce qui nécessite un ajustement fiscal crédible et durable. Le FMI recommande des ajustements progressifs pour éviter de brusquer la reprise économique tout en assurant la viabilité des finances publiques.
Réformes structurelles pour stimuler la croissance et la productivité
La troisième priorité du FMI est de lancer des réformes pour améliorer la productivité et stimuler la croissance. Dans un contexte de faiblesse structurelle de la croissance à moyen terme (prévue à seulement 3,1 % sur les cinq prochaines années), le FMI appelle à des politiques favorisant l’innovation, l’intégration économique et l’amélioration de la concurrence. . Selon le rapport, ces réformes structurelles sont essentielles pour relever les défis à venir, notamment la transition climatique, le vieillissement démographique et le renforcement de la résilience économique.
Qu’en est-il pour l’Algérie?
Pour l’Algérie, ces orientations offrent des pistes précieuses. Alors que le pays cherche à diversifier son économie au-delà des hydrocarbures, il pourrait envisager un assouplissement modéré de sa politique monétaire afin de soutenir l’investissement domestique, tout en contrôlant l’inflation. Sur le plan budgétaire, une gestion plus disciplinée des finances publiques, couplée à une augmentation des recettes fiscales par une meilleure intégration de l’économie informelle, serait cruciale pour contenir la dette.
Le lancement de réformes structurelles, en particulier dans les secteurs de l’innovation technologique, de l’agriculture et des énergies renouvelables, permet d’assurer une croissance économique durable, tout en diminuant la dépendance aux hydrocarbures. En investissant dans ces secteurs, l’Algérie pourrait améliorer sa résilience face aux chocs externes et s’inscrire dans une dynamique de croissance plus robuste et inclusive.
Le rapport du FMI met en évidence la nécessité d’un réajustement économique mondial en trois volets pour stabiliser l’économie et promouvoir une croissance résiliente. En s’inspirant de ces orientations, l’Algérie pourrait renforcer sa position économique et se préparer à relever les défis futurs avec une stratégie diversifiée et durable.
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