Lancement du programme de coopération énergétique « TaqatHy Plus » avec l’Union européenne et l’Allemagne
Un contrat de 28 millions d’euros pour accompagner la transition énergétique en Algérie

Approfondir la coopération énergétique avec l’Union européenne et l’Allemagne, accompagner les programmes nationaux de développement des énergies renouvelables, de l’hydrogène vert, de l’efficacité énergétique, ainsi que de la réduction des émissions de CO2 : telle est, à première vue, la finalité du programme TaqatHy Plus, dont la cérémonie de lancement a été organisée hier dans la salle de conférences du ministère de l’Énergie.
Par Khaled Remouche
Financé à hauteur de 28 millions d’euros par l’Allemagne et l’Union européenne, ce projet de coopération est désormais entré en phase d’exécution, concrétisée par la signature d’un contrat fixant les objectifs et les axes stratégiques du programme. La signature a eu lieu entre la représentante de la GIZ, l’agence allemande de coopération chargée de l’exécution du projet, et Mourad Chikhi, représentant du ministère de l’Énergie, pilote du programme.
La cérémonie de lancement a été rehaussée par la présence du secrétaire d’État aux Énergies renouvelables, Noureddine Yassaa, ainsi que des ambassadeurs de l’Union européenne et de l’Allemagne à Alger.
Le programme intitulé TaqatHy Plus – Technologie et développement socio-économique pour les énergies renouvelables, l’hydrogène vert et l’efficacité énergétique vise à accélérer le développement du secteur des énergies renouvelables en Algérie, tout en soutenant la mise en place d’une filière hydrogène et en contribuant à la réduction des gaz à effet de serre.
Selon le document distribué par la GIZ, ce programme appuie principalement des activités de conseil, d’études et de formation dans cinq champs d’action prioritaires :
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Renforcement des capacités de développement des énergies renouvelables à grande échelle ;
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Amélioration des conditions de réalisation de projets ENR de moyenne capacité ;
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Appui au développement d’une économie de l’hydrogène vert ;
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Évaluation du potentiel des applications de l’hydrogène vert ;
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Optimisation de l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics, réduction du torchage et atténuation des émissions de méthane dans le secteur pétrolier et gazier.
En résumé, il s’agit de renforcer les capacités institutionnelles, techniques et humaines pour réussir la transition énergétique en Algérie. Le programme, d’une durée de 96 mois, vise à former un capital humain qualifié et à développer l’expertise nationale dans le domaine de l’énergie verte.
Parmi les actions phares prévues :
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un accompagnement technique à l’intégration des ENR dans le réseau électrique, en partenariat avec Sonelgaz ;
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l’identification de sites à fort potentiel pour l’implantation de parcs solaires ;
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la collaboration avec le secteur bancaire pour le développement de solutions de financement de projet (project finance) et de financement vert (green finance) adaptées aux énergies renouvelables.
Concernant l’hydrogène vert, le programme prévoit également le développement de formations spécialisées destinées aux institutions publiques, privées et de recherche, ainsi que le renforcement de la coopération scientifique entre institutions algériennes et européennes.
Lors de son intervention, l’ambassadeur de l’Union européenne à Alger, Diego Mellado, a insisté sur le rôle clé que l’Algérie est appelée à jouer dans la transition énergétique mondiale. Quant à Georg Felsheim, ambassadeur d’Allemagne à Alger, il a mis en avant l’expérience et la puissance énergétique de son pays, en particulier dans les domaines de l’éolien et du photovoltaïque. Il a rappelé que l’Allemagne dispose d’une capacité de production photovoltaïque atteignant les 100 000 MW, un leadership en Europe qui pourrait être bénéfique pour le développement des ENR en Algérie.
Enfin, l’Union européenne renforce sa coopération avec l’Algérie à travers ce programme et affiche sa confiance dans le potentiel énergétique du pays, notamment à travers son soutien au projet d’exportation d’électricité verte vers l’Italie et à celui de transport d’hydrogène vert vers l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne.
K.R.