Exploration gazière : Alnaft relance la machine avec cinq nouveaux permis attribués
Un signal positif pour l’investissement malgré un manque de concurrence.

La dernière session d’appel d’offres d’Alnaft s’est conclue par l’attribution de cinq périmètres sur six à des compagnies internationales. Ce résultat relance les perspectives d’exploration pour Sonatrach, avec des investissements estimés à plus de 100 millions de dollars. Mais la faible concurrence sur plusieurs blocs soulève des questions sur l’attractivité du cadre proposé. Décryptage
Par Khaled Remouche
L’attribution de cinq périmètres sur six lors de l’ouverture des plis relatifs au dernier appel d’offres lancé par Alnaft en matière d’exploration d’hydrocarbures – un résultat jugé positif selon un expert pétrolier – pourrait relancer la dynamique d’exploration au sein de Sonatrach.
Selon Alnaft, le programme minimum de travaux prévu dans le cadre des permis d’exploration octroyés comprend le forage de neuf puits d’exploration, de quatorze puits de délinéation, ainsi que le développement de plus de dix découvertes existantes. On estime à au moins 100 millions de dollars US les investissements qui seront engagés uniquement dans la phase d’exploration, en tenant compte du fait qu’un puits d’exploration pourrait coûter entre 8 et 15 millions de dollars, selon le même expert.
Ce montant sera significativement plus élevé une fois inclus les investissements nécessaires au forage des quatorze puits de délinéation et des puits de développement associés aux découvertes. Les engagements précis en matière d’investissement seront connus lors de la signature des contrats, prévue pour le 30 juillet prochain.
Le programme de travaux le plus ambitieux revient à la compagnie chinoise ZPEC, avec six puits d’exploration, huit puits de délinéation et le développement de six découvertes existantes sur le périmètre de Zerafa II. L’ampleur de ce programme a permis à ZPEC de remporter ce périmètre face au consortium Eni-Equinor-TotalEnergies.
Un bémol toutefois : l’absence de concurrence sur quatre des cinq autres permis attribués. Chacun de ces périmètres – Ahara, Reggane II, Guern El Guessa et Toual II – n’a reçu qu’une seule soumission. Ils ont été attribués respectivement à TotalEnergies, Eni et PTTEP, Sinopec, et au consortium Zangas-Filadas (Autriche-Suisse). Une plus grande concurrence aurait sans doute permis d’obtenir des engagements plus substantiels en matière d’investissements pour l’exploration et le développement.
Autre fait marquant : le périmètre considéré comme le plus attractif du point de vue des ressources gazières n’a reçu qu’une seule offre, alors que 14 compagnies avaient consulté les données techniques, et jusqu’à 18 pour le périmètre d’Ahara. Pour le périmètre de Grand Mzaïd, 24 compagnies ont consulté les données, sans pour autant soumettre d’offre. Ce périmètre, pourtant évalué à 460 millions de mètres cubes de ressources en pétrole, n’a donc pas été attribué. Selon une source sûre, Alnaft aurait imposé des conditions financières strictes pour l’accès à ce gisement.
Au total, les cinq périmètres octroyés concernent exclusivement des ressources gazières, ce qui confirme l’intérêt des compagnies étrangères pour le gaz algérien. Trois de ces périmètres – Zerafa II, Reggane II et Guern El Guessa – sont situés au sud-ouest du pays, ce qui pourrait confirmer l’importance stratégique de cette nouvelle province gazière, à condition que les travaux aboutissent à la découverte de nouvelles ressources.
Mais le plus important à présent est de savoir si Alnaft saura tirer les leçons de cet appel d’offres pour garantir le succès des prochaines campagnes, prévues d’ici fin 2025, voire en 2026.
K.R.