Démenti du Premier Ministère : les échanges commerciaux avec la France ne sont pas suspendus

La cellule de communication du Premier Ministère a affirmé que les informations relayant une interruption des échanges commerciaux avec la France sont erronées et totalement infondées. Un communiqué a été publié, hier, par l’Agence de Presse Algérienne (APS)
Par Khaled Remouche
Un sentiment de soulagement s’est fait ressentir chez plusieurs observateurs de la scène économique nationale et auprès des opérateurs nationaux après la publication du démenti officiel du Premier Ministère. Ce dernier vient infirmer les informations circulantes selon lesquelles les importations et exportations de marchandises de et vers la France seraient suspendues à partir du 5 novembre 2024. Le texte du démenti est explicite : les échanges commerciaux avec la France ne sont pas suspendus. Ce communiqué du Premier Ministère vient réfuter les propos de l’ancien Ambassadeur de France à Alger, qui avait évoqué un blocage des produits français aux frontières, en les qualifiant « d’erronés» et « totalement infondés ».
«Suite aux allégations mensongères colportées par l’ancien Ambassadeur de France à Alger dans son délire haineux et coutumier à l’égard de l’Algérie», au sujet de prétendues mesures restrictives, la cellule de communication auprès du Premier Ministère tient à apporter un démenti catégorique à ces informations «erronées et totalement infondées», peut-on lire dans le communiqué officiel publié par l’APS.
À l’origine de la confusion : un texte non vérifié
La confusion a pris racine dans un texte qui circulait et annonçait la suspension des opérations commerciales entre les deux pays à partir du 5 novembre. Cette information erronée a induit en erreur une partie de la presse nationale et française et a suscité des soupçons chez certains observateurs. Le démenti du Premier Ministère a permis de clarifier la situation, rassurant ainsi les opérateurs économiques concernés, dont certains avaient craint des répercussions immédiates sur leurs activités. Le démenti du Premier Ministère est donc tombé à point nommé pour rétablir la situation, car un vent de panique avait déjà gagné certains importateurs.
Des importateurs se sont montrés particulièrement inquiets quant à la véracité de cette information, qui n’était pas fondée sur des documents officiels. Ce doute a d’ailleurs été renforcé par l’absence de toute notification écrite de l’Association des Banques et Établissements Financiers (ABEF) transmise aux banques commerciales, informant d’une quelconque interdiction de domiciliation pour les opérations d’importation depuis la France ou d’exportation de produits algériens vers ce pays. Mais « une réunion informelle aurait été tenue avec les banques de la place pour les instruire verbalement de cette nouvelle mesure ».
Impact économique d’une potentielle suspension des échanges avec la France
La vraisemblance de cette rumeur paraissait faible pour plusieurs opérateurs, car une telle mesure aurait un impact significatif sur les deux parties. Côté algérien, une interdiction affectait notamment l’approvisionnement du marché en produits pharmaceutiques, un secteur où la France est un fournisseur clé. En effet, une partie importante des programmes d’approvisionnement du ministère de la Santé repose sur des partenaires français, en particulier pour les médicaments nécessaires au traitement des pathologies graves comme le cancer. L’Algérie est également en partie dépendante des produits agroalimentaires français.
Quant à la France, les conséquences économiques auraient également été notables. Une suspension des échanges commerciaux aurait impacté des institutions bancaires françaises présentes en Algérie, comme BNP Paribas et Société Générale, qui facilitent les transactions commerciales entre les deux pays. Selon un banquier, ces institutions subiraient directement les effets d’une suspension des échanges commerciaux entre l’Algérie et la France.
Contexte diplomatique et négociations commerciales avec l’Union européenne
Outre les impacts économiques directs, cette rumeur de suspension paraissait infondée au vu des négociations en cours entre l’Algérie et l’Union européenne pour la révision de l’accord d’association. La mise en place de nouvelles restrictions aurait affaibli la position de l’Algérie dans ces discussions, comme l’a souligné un expert. De plus, la part importante des clients français dans les exportations de pétrole et de gaz de Sonatrach rend une telle mesure difficilement compréhensible.
Il est indéniable que les relations entre l’Algérie et la France traversent une période de tension, principalement due à la position française sur le Sahara occidental, qui semble favorable aux thèses marocaines. Ce désaccord politique a des répercussions sur les échanges économiques, où la coopération commerciale et les investissements français en Algérie peinent à progresser. Cependant, malgré ce climat tendu, certains acteurs économiques de part et d’autres continuent d’œuvrer pour une relance des échanges, selon le principe du partenariat gagnant-gagnant.
K.R.
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