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Projet de loi de finances 2025 : Dépenses publiques en hausse et creusement du déficit budgétaire

Le Projet de loi de finances (PLF) pour 2025, dont l’ Algérie Invest détient une copie, prévoit une augmentation marquée des dépenses budgétaires, atteignant 15 275,28 milliards de dinars en 2025, contre 9 105 milliards dans la loi de finances 2024. Cette tendance à la hausse se poursuivra jusqu’en 2027, avec un plafond évalué à 17 387 milliards de dinars, soit 41,5 % du PIB, en raison notamment des engagements du Président de la République de son deuxième mandat, tels que l’augmentation des salaires, en particulier ceux des enseignants, ainsi que la revalorisation de la bourse des étudiants.

Baisse des recettes fiscales prévues en 2025

Les recettes fiscales prévisionnelles pour 2025 sont en baisse, atteignant 8 523 milliards de dinars contre 9 105 milliards en 2024. Cette diminution s’explique en partie par la baisse des recettes fiscales pétrolières, estimées à 3 454 milliards de dinars en 2025, contre 3 512 milliards en 2024. Malgré cette baisse, le budget prévoit une augmentation des dépenses dans les années à venir. En 2026, les dépenses devraient atteindre 17 948 milliards de dinars, soit 44,3 % du PIB, avant de se stabiliser à 17 387 milliards en 2027 (41,5 % du PIB).

Déficit budgétaire et recours au Fonds de régulation des recettes

Le déficit budgétaire en 2025 s’élève à -8 271,5 milliards de dinars, soit -21,8 % du PIB. Ce déficit s’aggravera encore en 2026 pour atteindre 9 065 milliards de dinars, avant de baisser légèrement à 8 351 milliards en 2027, soit environ 20 % du PIB. Le déficit global du Trésor, indicateur clé de l’état des finances publiques, se creusera également, passant de -7 000 milliards de dinars en 2024 à -9 221,5 milliards en 2025. Il atteindra un sommet de -10 015 milliards de dinars en 2026 (24,5 % du PIB), avant de se réduire à -9 301 milliards en 2027.

Pour financer ces déficits, l’État devra utiliser au Fonds de régulation des recettes, évalué à 3 687 milliards de dinars à la fin de 2023, contre 1 900 milliards en 2022, ainsi qu’à l’émission de valeurs du Trésor. Cependant, cette situation demeure soutenable à court terme, tant que les prix du pétrole restent élevés.

Conséquences sur la dette publique et nécessité de réformes

L’augmentation des dépenses publiques et l’absence d’une augmentation significative des recettes fiscales font grimper la dette publique intérieure. Malgré cette dynamique, les alternatives au financement public, telles que le partenariat public-privé pour les infrastructures, le recours à l’épargne pour financer le logement, et l’utilisation du marché financier pour les investissements des entreprises publiques, ne sont toujours pas mises en œuvre à grande échelle.

Cette politique budgétaire expansionniste pourrait poser des problèmes à long terme si les conditions économiques, notamment les prix du pétrole, pourraient éventuellement changer.

Khaled Remouche

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