Algest 2024 : La sous-traitance industrielle algérienne à l’assaut de la production locale
Le cap vers une plus grande intégration de l’industrie
L’Algérie dispose d’un potentiel industriel prometteur qui pourrait faire avancer rapidement l’intégration industrielle du pays pour peu que les PME dans le domaine de la sous-traitance soient encouragées, accompagnées financièrement dans leurs projets, ou dans l’extension de leurs capacités de production ainsi que dans la diversification de leur gamme de produits.
Par Khaled Remouche
Les opérateurs algériens montrent un intérêt croissant pour la production locale, réduisant ainsi la dépendance du pays vis-à-vis des intrants étrangers. La 9ᵉ édition du Salon de la sous-traitance industrielle « Algest », qui s’est tenue du 2 au 5 octobre 2023 au Palais des Expositions de la Safex à Alger, a illustré cette tendance. Cet événement a regroupé environ 100 entreprises, dont 40 % publiques, ainsi que plusieurs sociétés privées et organisations économiques comme la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), la Chambre algéro-française de commerce et d’industrie (CCIAF), l’Anexal, l’Ianor et des institutions financières telles que le Fgar.
Parmi les donneurs d’ordres présents, on notait Sonatrach et ses filiales, la Société Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF), Imetal, ainsi qu’une variété d’entreprises privées spécialisées dans la sous-traitance industrielle.
La participation des entreprises locales
De nombreux industriels présents ont mis en avant leurs efforts pour améliorer le taux d’intégration des produits fabriqués localement. Par exemple, Sarel Industrie, une société privée basée à Oued Smar, a contribué à l’usine Renault Algérie en produisant des pièces en plastique pour les véhicules Symbol et Stepway. Selon le représentant de Sarel, l’entreprise est actuellement en pourparlers avec Fiat Algérie pour fournir des pièces plastiques aux véhicules qui seront assemblés à Oran.
Miroiterie El Kods, située à Annaba, fabrique des pare-brises et autres éléments en verre pour véhicules. Elle a fourni des pièces pour les rames de tramway montées par Cital, une joint-venture algéro-française. L’entreprise est sur le point de lancer une nouvelle usine qui devrait produire entre 700 000 et 1 million de pare-brises par an, répondant ainsi à une partie importante des besoins du marché algérien.
Quant à Cirta Automotive, une entreprise algéro-turque située à Constantine, elle a débuté la production en 2024 de pièces détachées en métal, caoutchouc et aluminium pour des véhicules légers comme les Dacia et Mercedes. Cirta Automotive vise une expansion à l’international avec des projets d’exportation vers l’Afrique en 2025.
Polycad, un autre acteur majeur, spécialisé dans les joints et pièces en caoutchouc, a attiré l’attention de Fiat Algérie lors du salon. L’entreprise collabore déjà avec de grands noms algériens tels que Sonatrach, Sonelgaz, Cevital, et Cosider. Elle a également fourni des cales pour avions Boeing à Tassili Airlines et des pièces en caoutchouc pour le secteur pétrolier, notamment pour l’ENTP, une filiale de Sonatrach.
Perspectives de développement
Ces entreprises anticipent l’émergence d’un marché automobile en Algérie, alors que plusieurs usines de montage de véhicules devraient entrer en service entre 2025 et 2028. L’essor de la sous-traitance industrielle en Algérie, en particulier dans le secteur automobile, pourrait contribuer significativement à la diversification économique du pays.
Par ailleurs, la société publique Electro Industrie, implantée à Azazga, a également marqué sa présence au salon. Elle fabrique des transformateurs destinés aux centrales photovoltaïques. Parmi ses clients, Amimer Energie, qui a acheté des transformateurs pour ses projets dans le cadre du programme de 15 000 MW d’énergie renouvelable prévu à l’horizon 2030.
La 9ᵉ édition du salon Algest a ainsi mis en lumière le dynamisme de la sous-traitance industrielle en Algérie. Les entreprises locales s’efforcent de renforcer leur position sur le marché, avec des ambitions tant nationales qu’internationales, notamment dans le secteur de l’automobile et des énergies renouvelables.
K.A.
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