À Alger, le Forum Maritime 2025 s’ouvre sur les enjeux de sécurité et de transition énergétique
Le capital humain, clé de la transition maritime.

Le Forum Maritime d’Alger a officiellement ouvert ses travaux ce mercredi 16 avril 2025, en présence d’experts internationaux, de représentants institutionnels et d’acteurs du secteur venus discuter des grands enjeux maritimes de demain. Pour cette deuxième édition, les organisateurs ont placé au cœur des débats deux priorités stratégiques : la sécurité maritime et la transition énergétique du transport naval, dans une perspective régionale et durable.
Dès les premières interventions, le ton est donné. Un intervenant a insisté sur la nécessité d’intégrer les exigences de sécurité à tous les niveaux du développement maritime. « Utiliser la scrutinisation pour atteindre la décarbonation nous oblige à assurer la sécurité dans tout ce qui se fait dans le secteur maritime », a déclaré l’un des premiers intervenants. Cette déclaration résume l’esprit de cette édition : avancer vers la neutralité carbone sans négliger les fondamentaux opérationnels du secteur.
Le forum a également été l’occasion de mettre en avant l’importance de la transmission des savoirs et du dialogue entre les professionnels. L’un des participants a témoigné de l’impact des échanges en ces termes : « J’ai rencontré un intervenant que je qualifierais d’encyclopédie vivante du secteur maritime. Il m’a donné envie d’en apprendre davantage sur ce domaine en Algérie ». Cette volonté de partager l’expertise locale et internationale illustre la dimension pédagogique de l’événement, mais aussi l’intérêt grandissant pour les dynamiques maritimes nationales.
Sur le plan technique, la sécurité maritime reste un enjeu de premier ordre. Elle constitue une préoccupation internationale depuis le naufrage du Titanic en 1912, événement fondateur ayant conduit à la création de l’Organisation Maritime Internationale (OMI). Cette agence spécialisée des Nations Unies a depuis renforcé les normes applicables à la construction, l’équipement et l’exploitation des navires, tout en intégrant les impératifs environnementaux et les exigences de formation des équipages.
Malgré des avancées notables, la vigilance reste de mise. « Entre 2014 et 2023, plus de 27 000 incidents maritimes ont été enregistrés à travers le monde. Si ce chiffre a baissé de 70 % grâce à l’amélioration des normes et des pratiques, les défis persistent, notamment dans les zones où la gouvernance maritime reste incomplète ou peu structurée, a affirmé le représentant du Ministère des Transports.
Face à ces constats, l’Algérie affiche une volonté claire de se positionner comme un acteur maritime de référence. Des propositions concrètes ont été avancées durant la ^remière partie du forum, comme la création d’une chambre maritime nationale, la clarification du cadre réglementaire et le renforcement de la gouvernance sectorielle. Ces orientations traduisent l’ambition de bâtir un écosystème maritime performant, apte à attirer les investissements et à soutenir les échanges régionaux.
La question de la décarbonation a occupé une place centrale dans les différentes présentations. Plusieurs orateurs ont souligné que la réduction de l’empreinte carbone du transport maritime constitue désormais une priorité mondiale. Comme l’a rappelé un intervenant, « l’avenir du maritime passe par sa transition énergétique ». L’Algérie, dotée d’un vaste littoral et d’un potentiel logistique considérable, peut jouer un rôle clé dans cette mutation, à condition de conjuguer innovation, formation et attractivité.
Soutenu par le ministère des Transports, le Forum Maritime d’Alger s’inscrit dans une stratégie nationale plus large visant à faire émerger un véritable hub maritime. Il illustre aussi une dynamique de coopération Sud-Sud, en s’appuyant sur les partenariats avec des plateformes comme l’AIAS, qui accompagnent la montée en compétence des acteurs locaux et leur mise en réseau avec les standards internationaux.
À travers cette rencontre de haut niveau, l’Algérie affirme donc non seulement son ambition maritime, mais aussi sa volonté de contribuer activement à la construction d’un transport maritime plus sûr, plus propre et plus intégré à l’échelle régionale et internationale.
A.I.
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