Gaz, pétrole, GNL : l’Algérie en tête de l’Afrique selon la Revue mondiale de l’énergie 2025
Une place stratégique malgré un recul de production en 2024
 
						L’Algérie conforte son rôle de leader énergétique sur le continent africain en 2024, selon la Revue statistique mondiale de l’énergie (World Energy Statistical Review 2025). Malgré une baisse de sa production de gaz et de pétrole, le pays se classe premier producteur de gaz en Afrique et huitième exportateur mondial de GNL.
Par Khaled Remouche
L’Algérie a confirmé en 2024 son statut de premier producteur de gaz naturel en Afrique, avec une production de 94,7 milliards de mètres cubes, selon la Revue statistique 2025 publiée par World Energy. Elle devance largement l’Égypte (47,5 milliards de m³) et le Nigéria (46,8 milliards de m³). Cette performance place l’Algérie au premier rang africain, bien que sa production ait connu une baisse de 7 % par rapport à l’année précédente. Sur la période 2014-2024, la croissance moyenne s’est élevée à 1,7 %, représentant 2,3 % de la production mondiale de gaz.
En matière de pétrole, l’Algérie reste également une puissance régionale, avec une production totale (incluant pétrole brut, condensat et GPL) de 59 millions de tonnes en 2024. Ce chiffre la place au deuxième rang en Afrique, derrière le Nigéria (79 Mt), mais devant l’Angola (57 Mt) et la Libye (56 Mt). Cependant, la production pétrolière nationale a diminué de 6,2 % en 2024, et de 1,5 % sur la décennie. La part algérienne dans la production mondiale de pétrole s’établit à 1,3 %.
Concernant le gaz naturel liquéfié (GNL), l’Algérie se classe deuxième exportateur africain, avec 16 milliards de m³ exportés en 2024, contre 18,4 milliards de m³ pour le Nigéria. À l’échelle mondiale, elle occupe la 8ᵉ position, derrière les États-Unis (115,2), le Qatar (106,9), l’Australie (106,8), la Russie (44,3), la Malaisie (36), le Nigéria et l’Indonésie (16,5). Les exportations algériennes de GNL ont chuté de 10,4 % par rapport à 2023, et de 0,9 % sur la période 2014-2024. L’Algérie représente 2,9 % des exportations mondiales de GNL.
Notre pays se positionne également sur le plan du raffinage, avec une capacité de 657 000 barils par jour, soit la troisième en Afrique derrière le Nigéria (1,03 million b/j) et l’Égypte (825 000 b/j).
Malgré ces performances, la revue met en lumière un défi majeur : le torchage de gaz. En 2024, 16,8 millions de tonnes de gaz ont été brûlées en Algérie, un volume significatif bien que des efforts aient été menés pour le réduire. Ce chiffre place l’Algérie au premier rang africain pour le torchage, mais reste inférieur à celui de pays comme la Russie (57,8 Mt), l’Iran (41,6 Mt), les États-Unis (24,7 Mt) ou le Venezuela (19,2 Mt). Sur dix ans, le torchage a baissé de seulement 1 %, et l’Algérie représente 5,2 % du total mondial.
Sur le plan environnemental, les émissions de CO₂ du secteur de l’énergie en Algérie se sont élevées à 144,7 millions de tonnes en 2024, représentant 3,6 % des émissions mondiales du secteur. À titre de comparaison, la Chine a émis 11 milliards de tonnes, les États-Unis 4,6 milliards, l’Inde 2,9 milliards, et la Russie 1,6 milliard. En Afrique, l’Égypte (232,1 Mt) et l’Afrique du Sud (425 Mt) restent les plus gros émetteurs.
La région Asie-Pacifique est identifiée comme la plus polluante, concentrant 53,7 % des émissions mondiales.
Pour autant, cela n’exonère pas l’Algérie de sa responsabilité climatique. La stratégie climat de Sonatrach, en cours de déploiement, vise justement à réduire significativement l’empreinte carbone du pays. Ces efforts doivent être soutenus et accélérés afin de préserver la compétitivité énergétique tout en respectant les engagements environnementaux.
K.R.
 
				 
					 
					 
					



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