Loi sur les mines : une réforme imminente pour dynamiser l’investissement étranger

Par Khaled Remouche

À l’occasion de la célébration du 59e anniversaire de la nationalisation du secteur minier et du 58e anniversaire de la création de la Sonarem, le ministre de l’Énergie, des Énergies renouvelables et des Mines, Mohamed Arkab, a annoncé la prochaine promulgation de la nouvelle loi sur les mines. Une réforme stratégique visant à rendre le secteur plus attractif pour les investisseurs tout en préservant les intérêts nationaux.

« Le travail de concertation pour enrichir ce texte a concerné les acteurs économiques, les experts, les institutions, ainsi que des organisations telles que le CNESE et le CREA. La commission économique de l’APN a organisé des auditions sur une période de deux mois. Aujourd’hui, ce chantier est finalisé. Il ne reste que l’adoption du texte par les deux chambres du Parlement », a précisé le ministre.

Cette réforme vise à adapter la législation aux évolutions de l’activité minière, à renforcer la transparence, à simplifier les procédures d’accès aux ressources et à assurer une meilleure attractivité du secteur pour les investissements directs étrangers. Elle s’inscrit dans une démarche de souveraineté sur les richesses naturelles et de développement durable.

Le programme national de recherche minière, financé à hauteur de 4,5 milliards de dinars sur la période 2021-2023, comprend 26 projets répartis sur l’ensemble du territoire. Il cible des ressources stratégiques : lithium, terres rares, manganèse, or, cobalt, étain, silicium, wolfram, minerai de fer, cuivre, soufre et pierres semi-précieuses.

La directrice générale des Mines au ministère, Mme Bourenane, a souligné que cette stratégie vise à faire du secteur minier un pilier essentiel du développement économique du pays, à diversifier l’économie nationale et à réduire la dépendance aux hydrocarbures. Elle a également précisé que le passage d’un simple statut d’exportateur de matières brutes vers celui de producteur de ressources transformées à forte valeur ajoutée constitue un objectif fondamental.

Cap sur les projets structurants

Le PDG de la Sonarem, Belkacem Soltani, a rappelé que la nationalisation des mines a permis à l’Algérie de reprendre le contrôle de ses ressources minérales. Il a exposé les axes stratégiques de développement de l’entreprise, parmi lesquels :

• L’introduction de technologies avancées dans l’exploration et la transformation,

• La numérisation des activités minières,

• Le lancement de grands projets structurants tels que les gisements de fer de Gara Djebilet, le phosphate de Tébessa, et les mines de zinc et de plomb d’Oued Amizour,

• La conclusion de partenariats stratégiques avec de grandes entreprises internationales pour augmenter la valeur ajoutée des produits,

• Le développement de produits semi-finis pour l’industrie sidérurgique.

Le secteur minier emploie aujourd’hui plus de 20 000 travailleurs. En 2023, il a produit : 67 tonnes d’or, 1,9 million de tonnes de phosphate et 1,7 million de tonnes de minerai de fer.

Concernant l’exploitation artisanale de l’or, lancée en 2021 dans le sud du pays, 182 micro-entreprises ont été créées, pour une production cumulée de 340 kilogrammes. Les mines de Tirek-Amesmessa, situées à Tamanrasset, font quant à elles l’objet de recherches de partenariats.

À Béchar, dans le cadre du développement du gisement de Gara Djebilet, il est prévu de produire 2 millions de tonnes par an de concentré de fer, avec un projet de stockage et d’expédition de 25 millions de tonnes à Bethioua (Oran).

Avec la mise en service prochaine des projets de Gara Djebilet, de Tébessa et d’Oued Amizour, les prévisions tablent sur une forte augmentation de la production minière nationale et des exportations.