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Le marché financier algérien : un potentiel sous-exploité, vers une stratégie de dynamisation

Présentation de la feuille de route concernant la dynamisation du marché financier

Le constat dressé par des professionnels étrangers est clair : le marché financier algérien présente un important potentiel, mais manque de dynamisme. Pour remédier à cette insuffisance, un séminaire a été organisé par l’Union Algérienne des Sociétés d’Assurance et Réassurance (UAR) et la Commission d’Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse (COSOB), dans le but de proposer des solutions au Ministère des Finances, afin de rendre ce marché plus performant.

Par Khaled Remouche

L’heure est à la concertation en vue de la mise en œuvre d’une stratégie efficiente pour dynamiser le marché financier. En effet, dans son discours d’orientation, le ministre des finances, Laaziz Faid , au cours de la première journée du séminaire sur la dynamisation du marché financier organisé hier  par l’Union algérienne des sociétés d’assurance et réassurance UAR et la commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse COSOB a souligné la nécessité  de diversifier  les  sources de financement de l’économie. Cela au lieu et place de la prédominance actuelle du financement bancaire.

Il s’agit également de réorienter le financement vers les secteurs prometteurs, les secteurs innovants et les secteurs considérés comme essentiels ainsi vers les petites et moyennes entreprises et les start-up. Toutes ces entreprises peuvent jouer un rôle actif dans la création d’emplois et la diversification du tissu économique. Il s’agit aussi, a-t-il ajouté d’intensifier les efforts des opérateurs publics et privés dans l’investissement et l’animation du marché financier afin de le rendre plus attractif. « Il faut encourager les entreprises publiques et privées à entrer en Bourse non pas uniquement pour l’extension de leurs activités mais également pour augmenter l’épargne et renforcer leur compétitivité » a relevé Laaziz faid. Le ministre des finances a reconnu que les capacités de financement de l’économie nationale par le marché financier sont limitées en dépit de la disponibilité de fonds d’investissement et d’autres mécanismes de financement, d’où la nécessité d’une stratégie pour rendre plus performant ce marché.

Les cinq axes stratégiques pour dynamiser le marché financier

En ce sens, il   a rappelé que cette feuille de route pour le dynamiser s’articule autour de plusieurs axes stratégiques. Premier axe : les réformes organisationnelles et institutionnelles. Il s’agit de mettre en place un cadre organisationnel moderne, stable et conforme aux standards internationaux qui garantit la transparence et la protection des investisseurs

Deuxième axe : aller vers  une plus grande dynamique des investisseurs institutionnels banques , compagnies d’assurance et fonds d’investissement ainsi que des  investisseurs dans l’alimentation  du  marché financier à travers l’investissement dans divers produits financiers  qui assurent  à long terme  la liquidité et  mobilisation des capitaux . Troisième axe : il s’agit d’encourager l’innovation, les produits nouveaux tels que financement vert et le financement islamique ainsi d’autres produits très modernes. Ce qui va permettre de drainer une nouvelle catégorie d’investisseurs et le choix de financements qui répondent aux besoins des investisseurs. « A travers ces innovations, nous garantirons la compétitivité du marché financier et le développement économique durable du pays » a-t-il souligné. Quatrième axe : répandre la culture financière et mettre en place des programmes de sensibilisation en direction des opérateurs économiques en vue de les encourager à contribuer aux financements au sein de ce marché.

Cinquième axe : développer le financement des PME et des start-up à travers la création d’un compartiment spécialisé au sein de la Bourse destiné à ces entreprises surtout à financer celle qui sont dans des filières à haute valeur ajoutée Cela leur permet d’accéder beaucoup plus facilement à des financements. Le ministre des finances a souligné que ces toutes initiatives permettront de créer un écosystème participant de manière active à la croissance économique. Il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir cette transformation du marché financier.  Le ministre des finances a ajouté que le dynamisme du marché financier est lié à ces actions. « Nous poursuivrons les réformes en concertation avec tous les intervenants dans ce marché pour financer et encourager les investissements et soutenir la croissance de façon efficiente » a déclaré le premier responsable du secteur des finances .Il a clôturé son intervention en disant : « Les résultats de cet   atelier (ces deux journées du séminaire),   j’en suis convaincu, permettront de transformer le marché financier en un outil efficace de financement de l’économie »

« Vers un projet de loi sur le marché financier » 

Quant au Président de la Cosob , Youcef Bouzenada , il a indiqué qu’un projet de loi sur le marché financier  est en voie d’élaboration. Il permettra, en autres disposition aux compagnies d’assurance d’intervenir sur le marché financier en tant qu’intermédiaire des opérations boursières, IOB. Le PDG de la SAA et Président de l’UAR, lui a indiqué que les investissement des  25  compagnies d’assurance  que compte le marché des assurances ont atteint le montant  de 400 milliards de dinars dont 55% en titres du Trésor. Ce qui montre l’importance de l’apport de ces entreprises dans le financement de l’économie nationale.

Youcef Benmicia , Président de l’UAR : « Le montant des investissements des 25 compagnies d’assurance ont atteint 400 milliards de dinars ( environ 3 milliards de dollars) »

Quant à Abdelhakim Berrah, Délégué général à l’UAR, il a relevé que les IOB ne jouent pas suffisamment leur rôle. « En 20 ans, ils n’ont contribué à l’introduction d’aucune entreprise en bourse.

Si chaque année, les IOB participaient à faire entrer 1 une ou 2 entreprises par année, on serait aujourd’hui à 30 entreprises cotées en Bourse contre quelques entreprises cotées en Bourse actuellement ». Il a ajouté que les IOB doivent jouer également leur rôle en matière de définition de stratégie pour attirer les investisseurs à la Bourse d’Alger. A noter une participation tunisienne active à ce séminaire.  En particulier, M Bilel Sahnoun , le DG de la Bourse de Tunis a animé le premier  panel , intitulé «  impact des technologies sur le marché financier ». Précisément, l’objectif de la présence d’experts tunisiens et de dirigeants de la Bourse de Tunis, des invités de marque à ce séminaire, est de faire profiter l’Algérie de l’expérience tunisienne en la matière ainsi que des meilleurs pratiques boursières dans ce pays voisin.

K.R.

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