Projet de Loi de Finances 2025 : Mesures pour le pouvoir d’achat et encouragement du paiement électronique

Le projet de loi de finances 2025 propose un ensemble de mesures destinées à préserver le pouvoir d’achat des citoyens et à promouvoir le paiement électronique. Plusieurs initiatives marquantes y figurent, telles que l’introduction de taxes, des abattements fiscaux, ainsi que des dispositifs pour stimuler le crédit à la consommation.
Par Khaled Remouche
L’une des principales dispositions concerne le soutien aux prix des produits alimentaires de base. L’article 180 prévoit une réduction des droits de douane à 5 % pour l’importation de cheptel bovin et ovin destiné à l’abattage, ainsi que pour les viandes blanches, avec une exonération de TVA sur ces produits, valable du 8 janvier 2024 au 31 décembre 2025. Cette mesure vise à stabiliser les prix des viandes rouges et blanches sur le marché. Elle s’accompagne également d’un plafonnement des marges bénéficiaires sur la viande rouge, aux stades de la transformation et de la distribution.
Extension du crédit à la consommation
Pour encourager la consommation et répondre aux besoins des ménages, le projet de loi étend le champ d’application du crédit à la consommation. En plus des crédits immobiliers, les banques pourront désormais accorder des prêts pour financer des biens de consommation et des services tels que les études, les soins médicaux et les voyages.
Abattement pour les bénéficiaires des logements AADL
L’article 222 prévoit un abattement de 10 % pour les bénéficiaires des logements AADL 3 ayant réglé 38 % du prix de leur logement et souhaitant souder leur dette par anticipation. Cette mesure incite à la régularisation anticipée des paiements tout en allégeant la charge financière des acquéreurs.
Taxation progressive sur la consommation d’électricité
Pour lutter contre le gaspillage énergétique, l’avant-projet instaure une fiscalité progressive sur la consommation d’électricité des ménages. Selon l’article 78, un droit fixe sera appliqué en fonction du volume d’électricité consommé, avec une taxe de 50 dinars pour une consommation entre 70 et 190 kWh, qui augmente à 200 dinars au-delà de 390 kWh. Bien que modérée, cette taxe vise à inciter à une utilisation plus rationnelle de l’énergie tout en tenant compte du pouvoir d’achat des ménages.
Fiscalité environnementale et nouvelles taxes
Une taxe environnementale est également instituée sur les sacs plastiques, qu’ils soient importés ou produits localement. Cependant, les sacs destinés à l’exportation en sont exemptés. Par ailleurs, la vignette automobile pour les véhicules de plus de 10 chevaux connaît une hausse significative, allant jusqu’à 25 000 dinars pour les véhicules particuliers de moins de trois ans.
Le paquet de cigarettes sera également plus cher à partir de janvier 2025, avec l’ajout d’une taxe de 15 dinars par paquet. Enfin, pour contribuer au financement des infrastructures urbaines, une nouvelle taxe d’habitation sera introduite, tandis que les importations de biens et services seront soumises à une taxe de domiciliation bancaire.
Encouragement au paiement électronique
Le pouvoir souhaite promouvoir les paiements électroniques en 2025. Ainsi, les transactions immobilières, les ventes de véhicules chez les concessionnaires, l’achat de yachts et de bateaux de plaisance, ainsi que les politiques d’assurance obligatoires devront obligatoirement s’effectuer via des moyens électroniques, en passant par les circuits financiers et bancaires officiels. Cette initiative vise à moderniser les transactions financières tout en particulier l’usage de l’espèce.
Taxe sur la publicité et soutien à la presse
Une autre mesure notable est l’instauration d’une taxe de publicité de 2 % sur le chiffre d’affaires des agences de publicité. Les recettes générées seront affectées à hauteur de 25 % au financement de la presse écrite et électronique, notamment pour la formation et le perfectionnement des journalistes.
Le projet de loi de finances 2025 propose donc un ensemble de réformes fiscales et économiques qui visent à préserver le pouvoir d’achat, à encourager le développement de nouveaux modes de consommation, et à renforcer les recettes de l’État, tout en stimulant la transition vers des pratiques plus modernes et durables.
K.R.
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