Sonatrach – Exxon Mobil – Chevron : Vers un partenariat stratégique pour le développement des ressources non conventionnelles
Des accords préliminaires pour explorer le potentiel algérien

Les discussions entre Sonatrach et les compagnies américaines Exxon Mobil et Chevron se poursuivent, avec pour objectif de parvenir à un accord sur le développement des ressources non conventionnelles dans le sud de l’Algérie. Ce projet, actuellement en phase de négociation technique, pourrait marquer une étape cruciale dans l’exploitation des ressources énergétiques du pays.
Par Khaled Remouche
Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, s’est montré optimiste après ses récentes rencontres à Houston avec les dirigeants d’Exxon Mobil et Chevron, deux des plus grandes compagnies pétrolières mondiales. Ces échanges laissent entrevoir la signature prochaine d’accords de partenariat pour le développement des ressources non conventionnelles algériennes. En mai et juin 2024, Sonatrach a signé des protocoles d’accord avec ces deux entreprises, ouvrant la voie à une collaboration dans les bassins de l’Ahnet, de Gourara et de Berkine.
Le protocole d’accord avec Exxon Mobil, signé le 23 mai 2024, porte sur l’exploration et le développement des ressources dans les bassins de l’Ahnet et de Gourara. Il met l’accent sur l’introduction de technologies de pointe, l’efficience opérationnelle et la protection de l’environnement. De son côté, Chevron s’est engagé, le 13 juin 2024, à explorer le potentiel des bassins de l’Ahnet et de Berkine. Ces deux compagnies ciblent principalement les ressources en gaz et pétrole de schiste, un secteur où l’Algérie est classée quatrième au monde en termes de potentiel.
Un projet de grande envergure
Si ces accords aboutissent, ils ouvriront la voie à un vaste chantier. Le développement des ressources non conventionnelles implique des opérations d’exploration massives, incluant le forage de nombreux puits pour confirmer le potentiel en gaz de schiste et évaluer leur commercialité. Les périmètres concernés s’étendent sur des milliers de kilomètres carrés, et les enjeux sont multiples : logistique, respect de l’environnement, plan social, entre autres.
Pourquoi ces zones sont-elles privilégiées ?
Les bassins de l’Ahnet, de Gourara (aussi appelé bassin de Timimoun) et de Berkine ont été choisis en raison de leur fort potentiel en ressources non conventionnelles, selon des études antérieures. Ces zones du sud-ouest et sud-est du pays offrent des conditions géologiques favorables pour l’exploration du gaz et pétrole de schiste. Un facteur clé est la profondeur à laquelle ces ressources sont stockées, un paramètre crucial dans l’évaluation de leur faisabilité d’exploitation.
Vers un accord de production partagé ?
À Houston, les dirigeants d’Exxon Mobil et Chevron ont réitéré leur engagement à investir à long terme en Algérie. Exxon Mobil envisage un partenariat basé sur un contrat de partage de production, selon son vice-président, John Ardill. Ce modèle de contrat pourrait permettre une répartition des risques et des profits entre les deux parties. Une responsable de Chevron a également souligné l’attrait du marché algérien, notamment grâce aux infrastructures existantes (comme les gazoducs transcontinentaux) et à la position géostratégique du pays, proche de l’Europe.
En marge de la conférence mondiale de l’énergie Gastech, tenue à Houston du 17 au 20 septembre, un comité de pilotage conjoint Sonatrach-Exxon Mobil a d’ailleurs tenu une réunion. Cette rencontre confirme que les discussions techniques avancent, en vue de la signature d’un accord final pour le développement des ressources non conventionnelles dans les zones déjà identifiées.
K.M.