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Nabil Djemaa: «Parmi les priorités du second mandat, l’orientation vers la micro-économie et le développement des entreprises »

Nabil Djamaa, expert financier, souligne que l’Algérie accuse un déficit de 2 millions d’entreprises. La création de ce grand nombre d’entreprises, du moins d’une bonne partie de ces nouvelles sociétés,   permettrait de rendre notre économie plus performante et plus intégrée.

Par Khaled Remouche

Contacté par Algérie Invest sur les priorités du second mandat du Président de la république, Nabil Djemaa spécialiste financier a estimé que le premier mandat du chef de l’Etat était davantage orienté vers la macro économie et beaucoup moins sur la micro-économie.

Le spécialiste financier a exprimé sa satisfaction quant aux résultats positifs réalisés au plan macro-économique à l’issue du premier mandat : tous les clignotants au plan macro-économique sont au vert : 4,2 % de croissance économique, 70 milliards de dollars de réserves de change, une dette extérieure quasiment nulle, un solde positif de la balance des paiements et de la balance commerciale. Dans son programme économique au cours du premier mandat, le chef de l’Etat a mis l’accent, en d’autres termes sur la croissance économique, la stabilité de la monnaie et la maitrise de l’inflation. Il a souligné que l’une des priorités du second mandat est de réaliser justement l’équilibre entre la macro économie et la micro-économie comme le font si bien les plus grands pays développés. Il faudrait en ce sens, consentir davantage d’ efforts  aussi bien au plan macro-économique qu’au plan micro économique et de manière plus simple le développement des entreprises.

Il a argué en ce sens que l’Algérie accuse un déficit de 2 millions de petites et moyennes entreprises. Autrement dit, au cours des cinq prochaines années l’Algérie devrait créer 2 millions de nouvelles petites et moyennes entreprises, du moins une bonne partie de ces nouvelles sociétés pour rendre notre économie plus performante et plus intégrée. Il a ajouté que l’entreprise algérienne de façon générale souffre notamment de problèmes de financement, de gestion : la plupart des sociétés ne réalise pas des bénéfices.  L’Etat devrait la soutenir en appelant les banques à faciliter le financement du secteur productif, de ses investissements, en orientant les crédits vers notamment ceux qui activent ou ont des projets dans le domaine de la substitution aux importations ou dans la production de biens à haute valeur ajoutée.

Réaliser cet équilibre consiste également à continuer à se focaliser sur le macro-économique. Il s’agit de maintenir au moins le taux de croissance actuel, le niveau des réserves de change, un taux d’inflation guère élevé ainsi que le niveau des exportations hors hydrocarbures durant tout le second mandat du président de la république. Ce qui représente l’un des plus grands défis de ce second mandat. Mais parallèlement, il faudrait, insiste Djamaa Nabil, assurer la création d’un grand nombre d’entreprises et le développement particulièrement des petites et moyennes entreprises existantes.

«Il faudrait revoir le mode de répartition des crédits bancaires»

L’autre priorité du second mandat est l’amélioration du climat des affaires. L’expert a exprimé son satisfecit sur les progrès réalisés dans ce domaine avec la promulgation de la loi sur l’investissement et de la loi sur le foncier rendant à première vue l’investissement plus attractif en Algérie. Mais il s’agit non seulement de transformer ces intentions d’investissement en réalisations, mais de les concrétiser dans des délais acceptables. «L’Algérie enregistre à travers l’agence algérienne de promotion de l’investissement AAPI plus de 8000 projets d’investissements. Mais il s’agit de savoir s’ils seront réalisés dans les délais et s’ils sont de qualité. En ce sens, ces investissements devraient être nouveaux et non classiques. c’est-à-dire remontant à 10 ans ou plus de 10 ans. Ce qui veut dire que ces investissements devraient être orientés vers la substitution aux importations ou vers la production de biens à haute valeur ajoutée.

«Si on prend le cas de la pièce détachée, les prix pour certains produits ont dépassé les 200%. S’ils étaient produits localement, l’automobiliste paierait la pièce détachée à des prix raisonnables. Ce qui préserve le pouvoir d’achat des ménages» a-t-il ajouté. Dans ce volet, il faudrait aussi alléger les procédures, apporter également plus de souplesse au cadre réglementaire à travers notamment la révision de la réglementation des changes. Il faudrait aussi, souligne-t-il, revoir le mode de répartition des crédits aux investisseurs. Il a cité le cas d’un investisseur qui avait un projet de production de dalles anti sismiques et qui après un an d’étude de son dossier s’est vu refuser le financement.  Ce qui pose la problématique de la capacité insuffisante de certaines de nos banques à analyser les dossiers de crédit et de façon générale révèle des insuffisances dans l’intermédiation financière.  Le Premier ministre, a notons-le, demandé aux banques de traiter les dossiers de crédits d’investissement en seulement un mois.

Il convient aussi d’intégrer l’intelligence artificielle dans la gouvernance du pays, pour faire des choix de manière plus rapide et de manière plus cohérente et face à des problématiques compliquées. Les gouvernants des plus grands pays développés n’hésitent pas à faire contribuer l’intelligence artificielle dans leurs choix économiques à raison de 30%, a affirmé Djemaa Nabil. Il a insisté également sur une mesure qui devrait être une priorité au cours du second mandat du Président de la république, à savoir la mise à niveau des ressources humaines notamment le renforcement de la formation des cadres particulièrement dans des domaines du commerce extérieur, le financement des entreprises, l’arbitrage international où des notions techniques faisant partie des usages à l’international ne sont pas  suffisamment maitrisés, causant des préjudices financiers au Trésor public ou aux entreprises locales.

K.R.

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