ActualitésInvestissement

400 milliards de dollars de PIB à l’horizon 2027 : Tebboune mobilise les forces vives de la nation

Appelant à une mobilisation nationale sans précédent, le Président Abdelmadjid Tebboune a lancé, lors de la rencontre annuelle avec les opérateurs économiques, un véritable pacte patriotique pour bâtir une Algérie souveraine, industrielle et prospère. Objectif : atteindre un produit intérieur brut de 400 milliards de dollars d’ici 2027, en misant sur l’investissement productif, l’innovation des jeunes et la rupture définitive avec les pratiques du passé.

Le président de la République a prononcé un discours d’une rare densité à l’occasion de cette rencontre stratégique, tenue aujourd’hui à Alger, désormais appelée à devenir un rendez-vous annuel. Il y a dressé un bilan sans concession de son premier mandat, marqué notamment par la pandémie de Covid-19, avant de projeter avec ambition les contours de son second mandat. L’horizon est clair : faire accéder l’Algérie au rang des pays émergents, en soutenant une croissance tirée par l’investissement, l’industrialisation et les exportations hors hydrocarbures. Au cœur de cette dynamique, le Président fixe un cap précis : atteindre un PIB de 400 milliards de dollars d’ici fin 2027. Pour y parvenir, le chef de l’État en appelle à une « hymne économique national », une mobilisation collective des opérateurs, des jeunes, de la diaspora et des institutions.

Parmi les annonces fortes, 13 700 projets d’investissement ont été enregistrés, pour un montant global de 6 000 milliards de dinars. Mais plus que les chiffres, c’est une philosophie économique renouvelée qui se dégage du discours présidentiel. Le Président a réaffirmé son engagement en faveur de la transparence, de la simplification et de la rupture avec la bureaucratie paralysante. À cet égard, l’annonce de la fin de l’ALGEX, considérée comme un frein pour les exportateurs, marque un tournant. Il a également appelé à réorganiser le système foncier pour l’investissement, pointant une contradiction majeure : des dizaines de milliers de projets enregistrés par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), mais peu de terrains réellement disponibles. Le guichet unique est désigné comme la solution centrale pour rationaliser et fluidifier l’investissement.

L’un des piliers du pacte économique proposé repose sur la jeunesse. Tebboune a salué les startups et les jeunes entrepreneurs algériens, les qualifiant de « force propre », loin des réseaux de corruption. Il les place au cœur du renouveau économique, allant jusqu’à appeler les opérateurs à créer leurs propres banques privées, pour capter et structurer l’épargne nationale. Une invitation à canaliser les capitaux « dormants » vers l’économie productive, dans un esprit de patriotisme économique. Ce même patriotisme est au cœur de l’appel présidentiel à refuser les importations injustifiées. Il a promis des sanctions à l’encontre de ceux qui continuent à importer des produits déjà fabriqués localement, dénonçant aussi les pratiques de surfacturation et d’exportation à perte, comme le cas des dattes vendues à l’étranger à 40 dinars le kilo, qualifié de « crime économique ».

Sur le plan des échanges extérieurs, le Président a insisté sur l’importance d’organiser les flux : deux nouvelles structures dédiées à l’importation et à l’exportation devront être créées avant la fin mai. Il a aussi mis en avant les avancées enregistrées : 7 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures ont été atteints malgré les obstacles, et les importations ont été réduites structurellement de 60 à 40 milliards de dollars depuis 2019. Tebboune a aussi souligné les progrès en matière de sécurité alimentaire et industrielle, avec des niveaux élevés de production de blé dur et de ciment, mais appelle à une meilleure organisation logistique, notamment dans les filières ferroviaire et maritime. Enfin, il a mis en avant les efforts de simplification pour attirer les investisseurs étrangers, avec des facilités de visa désormais disponibles dans les aéroports.

En toile de fond, ce discours porte une conviction forte : l’économie algérienne doit être portée par les Algériens eux-mêmes. Il ne s’agit plus seulement de croissance, mais de souveraineté économique. À travers un langage parfois direct, voire sans détour, le Président assume une approche offensive contre la fraude, la spéculation et l’inefficacité. Il ne s’agit plus de gérer l’existant, mais de reconstruire sur des bases nouvelles, à la fois modernes, productives et éthiques. Le pacte proposé est donc double : un engagement de l’État à faciliter, à réformer et à soutenir, mais aussi une exigence adressée aux opérateurs pour qu’ils s’impliquent davantage, avec esprit de responsabilité, dans la construction de l’Algérie de demain.

Chiffres-clés à retenir :

  • 400 milliards USD de PIB visés d’ici 2027

  • 13 700 projets d’investissement pour 6 000 milliards de dinars

  • 81 % d’autosuffisance en blé dur

  • 41 millions de tonnes de ciment produits annuellement

  • 1,2 milliard USD économisés en devises en une année

  • Réduction des importations de 60 à 40 milliards USD

  • 7 milliards USD d’exportations hors hydrocarbures

  • Deux nouvelles institutions prévues : pour l’importation et pour l’exportation

  • Ligne ferroviaire vers Béchar opérationnelle fin 2025

K.A.

North Africa Energy & Hydrogen Exhibition and Conference
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité